Souscrire à un prêt hypothécaire en Suisse n’est déjà pas une mince affaire. De quoi faut-il tenir compte lors d’un achat immobilier à l’étranger et est-ce possible de le financer en Suisse ?
Commençons chez soi
En Suisse, dès lors que vous disposez d’un capital suffisant, il vous est possible d’acquérir un bien immobilier en souscrivant à un prêt hypothécaire.
Nous précisons possible car cela n’est aucunement garanti tant une série de conditions doit être respectée afin que la banque prêteuse dispose des garanties nécessaires.
Il s’agit souvent de calculs qui tiennent compte de vos revenus, de votre capacité de remboursement, de votre âge, de vos antécédents, de vos dettes et, le cas échéant, de la valorisation de vos fonds de prévoyances.
Le raisonnement en Suisse lié aux diverses stratégies d’acquisitions de biens immobiliers est relativement unique en Europe. La logique inversée de remboursement d’intérêts sur une très longue période par rapport au remboursement du capital comme indispensable pour une partie mais non en totalité, peut surprendre si vous venez de pays tels que l’Allemagne, la France ou la Belgique.
Le parc immobilier étant de haute qualité, la demande surpassant l’offre et les loyers étant très élevés, cette configuration peut faire sens pour le résident suisse. Financièrement, dès lors que les taux d’intérêts restent à des niveaux raisonnables, cela peut même être intéressant.
Pour autant, il faut disposer du capital nécessaire pour lancer les démarches. 20% de la valeur du bien pour être exact et cela, en concordance avec la valorisation effectuée par votre banque. Des solutions existent pour compléter un manque de capital par l’utilisation, sous diverses formes, de votre deuxième et/ou troisième pilier.
La Suisse est aussi relativement résilient aux mouvements des taux directeurs guidés par les Etats-Unis et influençant par ricochet les taux d’intérêts européens. Si ceux-ci augmentent, et c’est le cas depuis plusieurs mois, la Suisse ne sera pas épargnée mais cela pourrait se faire plus en douceur que chez certains de nos voisins.
Pourquoi une augmentation des taux d’intérêts ?
La FED, réserve fédérale américaine, utilise le levier des taux d’intérêts pour provoquer une stabilisation voire une baisse de l’inflation impactant, depuis un certain temps maintenant, le prix de l’alimentaire et de l’énergie. Seul problème, les effets d’une hausse des taux sont décalés dans le temps et il est possible, pendant une certaine période, de souffrir et d’une hausse des prix et d’une baisse des investissements, en même temps.
Partons voir ailleurs
Chez nos voisins directs, le remboursement de l’ensemble des intérêts et du capital est limité dans le temps. La moyenne se situe entre 20 et 30 ans. Vous êtes donc, en principe, pleinement propriétaire de votre bien avant l’âge de la retraite.
Bien entendu, le prix de l’immobilier, hormis dans certaines grosses métropoles, est inférieur à celui appliqué en Suisse. Les banques n’exigent pas forcément un capital de départ et selon les cas, financent tout le montant de l’acquisition voire même les frais de notaires.
À la différence de la Suisse, les remboursements mensuels peuvent surpassés ce que vous payeriez en loyer. C’est moins fréquent chez nous.
D’accord, mais puis-je financer mon projet d’achat pour une seconde résidence depuis la Suisse ?
La réponse est non, mais…
Non car la vaste majorité des banques s’y refuse. Le risque est trop important car en cas de défaut de paiement, il est plus compliqué de saisir votre bien à l’étranger.
Mais des exceptions sont possibles pour des biens situés dans les zones frontalières. Une banque française basée en Suisse est cependant active sur ce segment et propose dès à présent des solutions de financement pour votre achat de résidence secondaire, en France. La solution est une forme un peu hybride basée tant sur un apport obligatoire que sur un remboursement limité dans le temps.
L'aide-mémoire
Disons que les étoiles sont alignées et que vous trouvez une solution de financement pour votre achat de résidence secondaire. Voici un aide-mémoire vous permettant d’anticiper des mauvaises surprises :
- Renseignez-vous sur les frais de notaire du pays concerné. Cela peut passer du simple au triple par rapport à la Suisse
- Faites-vous conseiller par un avocat local qui saura vous guider dans les coutumes légales. Dans certains pays, un accord verbal est déjà un engagement contractuel. Vaut mieux prévenir que guérir.
- Faites-vous accompagner par un traducteur si besoin. Pour le coup, maîtriser la finesse du lexique notarial n'est pas superflu.
- Étudiez les implications en matière d’imposition. La double imposition au niveau européen est en principe évitable mais disposer d’une seconde résidence qui génère des revenus locatifs influencera vos taux d’impositions en Suisse.
- Si vous faites construire, attention à bien vous renseigner sur le code de construction local et l’étendue des responsabilités incombant à l’entreprise générale.
- Si vous investissez dans des pays lointains, attention aux règles en application régissant le principe de propriété. Dans certains pays, vous ne serez que propriétaire temporaire des murs sans être propriétaire du sol.
Et le crédit dans tout ça ?
Bonne question ! Il est vrai que le prêt personnel offre l’avantage de ne pas être affecté à un but précis.
Cela vous permet notamment de compenser un manque de capital en utilisant la somme de votre crédit. Bien entendu, ce type de solution doit être mûrement réfléchi et votre capacité de remboursement, respectée.
Tout dépend de vos fonds et de la valeur du bien ainsi que de vos autres obligations financières. Cependant, la démarche serait rapide, ne nécessite aucune préparation administrative lourde et, en passant par une plateforme de financement telle que proposée par Milenia, vous bénéficieriez aussi de conseils avisés et d’un processus d’établissement de votre dossier répondant aux normes de qualité imposées par les autorités financières en Suisse.
Je me lance ?
Les rêves existent pour être réalisés. Attention simplement à éviter le cauchemar. En Suisse, les normes légales et bancaires encadrent assez bien vos démarches. Des options existent mais vous n’échapperez pas aux impositions légales et aux bonnes pratiques bancaires qui sont en place pour limiter la prise de risque pour toutes les parties concernées.
Aussi, en Suisse, nous disposons d’une belle réputation en matière de construction et d’urbanisme. Ce n’est pas forcément le cas ailleurs.
Après, la peur ne doit pas diriger vos choix. Des possibilités existent en zones frontalières, via le Crédit Agricole Next Bank pour ce qui concerne la France, par le biais d’une plateforme de financement pour compléter le capital nécessaire… Simplement et comme toujours, prenez soin de bien vous renseigner, de comparer et de jauger du bon moment pour vous lancer. Continuez aussi à garder un œil avisé sur les taux appliqués, taux qui évoluent sans cesse depuis fin de l’année passée.
Vous avez besoin d’un conseil concernant votre prêt personnel ? Prenez contact avec nous ! On se fera un plaisir de vous conseiller en toute bienveillance et en toute transparence.